Marcel Moreau

Rédigé par André Cabaret - - Aucun commentaire

Dans cette avalanche de morts qui nous broie le cœur, j'apprends le décès de Marcel Moreau, l'écrivain "immondain" comme il se présentait. Je ne le connaissais que par ses livres. Il est de ces auteurs à qui je dois un des chocs littéraires les plus forts. La lecture de Pensée mongole, Sacre de la femme, Tectonique des femmes, Monstre m'a procuré une jouissance à la fois intellectuelle et sensuelle, un enthousiasme débordant : quelqu'un était donc capable de pondre des œuvres aussi paroxystiques et aussi belles, aussi dynamiques et aussi flamboyantes, aussi délirantes et aussi maîtrisées ! Etait-ce un plaisir de lecture ou une communion, je ne sais pas, mais ce furent des moments forts. J'ai déjà parlé de mon admiration pour Léon Bloy que je place comme styliste au-dessus de tous. Mais (si l'on met à part le cas de Proust et de Céline) il est quelques autres écrivains qui par la puissance de leur langue apportent un surcroît de bonheur au lecteur. J'en citerai trois : Louis Calaferte, Julien Gracq, J.K. Huysmans. Leur prose soit éruptive, soit syntaxiquement élaborée nous emmène loin, très loin dans l'imaginaire. Maryse Condé et Chantal Chawaf m'ont fait cet effet aussi, ainsi que Michel Tournier. Cependant je reste fasciné à près de 50 ans de distance par les Arts viscéraux de Marcel Moreau qui aura exercé sur moi une influence certaine. Loué soit-il pour cela ! Toutes mes pensées à ses proches et à ses amis.

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